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Avec une moyenne de 180 fermetures chaque année, l’hôtellerie rurale est en (grande) difficulté. Disparations liées à des défaillances ou cessations d’activité sans repreneur, la conjoncture actuelle signe, semble-t-il, la fin d’une génération d’hôtels ruraux qui, s’ils savent renouveler leur spécificité, redynamiser leur rôle socio-économique au sein des bourgs et villages et s’adapter au nouvel éco-système touristique, pourraient pourtant tirer leur épingle du jeu à l’instar de l’hôtellerie en milieu urbain.

Absence de repreneurs en raison du coût des remises aux normes, suppression des pré-enseignes dérogatoires depuis 2013 (panneaux qui indiquent la proximité d’un établissement en zone rurale hors agglomération et dans les villes de moins de 10 000 habitants), irruption des hébergements AirBnB dans les campagnes, constituent les principaux arguments pour expliquer ce déclin. Nombre d’exploitants optent alors pour un repositionnement en gîtes ou chambres d’hôtes qui bénéficient d’une réglementation plus souple ou vendent leur bien à des promoteurs immobiliers.
L’évolution des attentes de la clientèle, désormais intransigeante sur les prestations de base (accueil, wifi, confort, services « plus »…), boostée par l’utilisation des outils numériques pour comparer les hôtels, a accéléré le déclin des établissements qui n’ont pas su anticiper la tendance et repenser leur modèle.

Pourtant, l’hôtellerie rurale est loin d’être condamnée. Avec le développement exponentiel de l’éco ou de l’agri-tourisme, du tourisme vert et du développement durable, les hôtels ruraux ont une carte-maîtresse à jouer. Itinérance pédestre ou cyclotouriste, tourisme fluvial, découverte du terroir et des circuits courts, oenotourisme… Autant de points d’intérêt qui draînent les clientèles connectées mais avides de contacts authentiques, de convialité et de ce petit supplément d’âme propre au milieu rural, de confort simple mais moderne et de prestations supplémentaires qui facilitent le séjour des vacanciers.

Réveiller les territoires ruraux, telle est l’ambition du manifeste « Le coeur battant de nos villages » publié en 2018 par l’UIMH qui se mobilise pour les établissement ruraux en identifiant 7 priorités destinées à redonner un nouveau souffle aux CHR (cafés, hôtels, restaurants) des campagnes. Parmi elles, l’assouplissement des contraintes et le soutien à la transmission. Un combat que mène également la Fagiht (Fédération Autonome Générale de l’Industrie Hôtelière Touristique) qui publie sur son site plusieurs propositions en faveur de la transmission des hôtels. 

Dans le Doubs, le CDT propose son expertise et un accompagnement gratuit et complet des repreneurs pour multiplier les chances de réussite : pré-diagnostics, information sur les aides financières possibles, accompagnement au  classement et/ou à l’obtention des labels et des marques nationales…  Une vitrine des établissements à reprendre est en ligne sur le site Pro de Doubs Tourisme qui, tout en respectant l’aspect confidentiel de ce type de démarche, joue le rôle de mise en relation et d’accompagnement des cédants et des repreneurs potentiels.

La Bonne Auberge à Clerval, l’Hôtel de La Couronne à Jougne ou encore Les Clochettes du Risoux à Chapelle-des-Bois ont notamment bénéficié des conseils et du suivi de Doubs Tourisme en matière de qualification de l’offre, de recherche d’aides financières régionales, de classement ou d’obtention de la marque Qualité Tourisme.

Globalement, le parc hôtelier rural du Doubs -qui compte près de 90 établissements- connaît une montée en gamme régulière et affiche aujourd’hui une offre qui reflète les efforts d’investissements entrepris depuis une quinzaine d’année et la démarche de modernisation et d’adaptation aux attentes de la clientèle d’aujourd’hui.

Voir le mini-site Cession/reprise d’hébergements touristiques
Contact : Maryline Millot – 0 381 212 975 – maryline.millot@doubs.com

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